Il s’agit d’un des plus vieux domaines de la région puisqu’on retrouve les premières traces de son existence au XIIe siècle. Les vignes ont notamment été entretenues par les chanoines de Saint Irénée de Belleville. C’est au XIVe siècle que le château lui-même est construit. La bâtisse prend le nom de Thivin après la Révolution. Au XXe siècle, un homme va marquer le domaine de son empreinte, puisque Claude Thivin, avec sa femme Yvonne, est à l’origine de la création de l’appellation Côte-de-Brouilly, ainsi que de la Maison du Beaujolais en 1953. Au fil des générations, ce domaine est resté aux mains de la même famille. 

Derrière une étiquette au charme suranné, c'est toute une famille qui incarne le vignoble de la Côte de Brouilly et un Beaujolais traditionnel. Claude Geoffray a transmis en 2007 les rênes de la vinification à son fils Claude-Édouard, secondé par son épouse, Sonja, œnologue tout comme lui. Par petites touches, le domaine est resté au sommet avec un plus grand travail du sol (replantation à 1,80 m, vignes palissées, taille en cordon) et des élevages allongés. Les cuvées sont devenues identitaires. L’accueil au caveau, dans un cadre à la fois rustique et romanesque, est un des meilleurs de la région. Nous sommes séduits par la constance de la gamme, l’émotion qu’elle procure, conservant l'identité forte du Beaujolais et de ses crus. La progression des derniers millésimes, grâce notamment à l'approche en bio, la justesse des élevages, la grandeur des cuvées parcellaires, nous conforte dans la position à trois étoiles du domaine.

Les vins : après les athlétiques 2020, nous retrouvons des 2021 plus “Beaujolais”, signés par des traits plus fins sans tomber dans les travers végétaux. Commençons par Clos de Rochebonne, un blanc plus tonique qu'à l'habitude, mais qui garde sa texture délicate et enveloppée. Vigne d'Écussol joue la carte de la simplicité, idéal pour être servi frais. Les 7 Vignes reste une des meilleures cartes de visite du cru, dans un style croquant et subtil. Situé en altitude sur un secteur très pentu (50 %), La Chapelle continue d'étonner par son intensité minérale. Ses parfums envoûtants nous emmènent vers le sureau noir, la guigne et l'absinthe. Brulhié est la seule cuvée à faire ressortir quelques notes végétales, vite rattrapées par un nez rappelant la tombée de fruits rouges et la violette. Zaccharie gagne en définition grâce aux progrès réalisés sur les élevages en bois, laissant place à un fruit lumineux et à une trame tannique millimétrée.